Catheux pendant la 1ère Guerre Mondiale à travers le témoignage du Catheusien Paul Besnard

La guerre est déclarée, le 4 août 1914. Monsieur Caron, instituteur est mobilisé, il est remplacé par un jeune, mobilisé à son tour en octobre et remplacé par une institutrice.
Avant la guerre, tous les ans avait lieu un recensement des chevaux sur la place ; l’instituteur servait de secrétaire. Les chevaux étaient classés bons ou pas bons. C’était bien, car pendant ce temps-là, les écoliers jouaient.
Dès le début, des chevaux sont réquisitionné. Il y a des troupes sans arrêt. La gare de Fontaine Bonneleau est la dernière gare de ravitaillement. Le matin, les chemins et les routes sont remplis de troupes et de chevaux.
Après s’être battu, les soldats revenaient à l’arrière au repos à Catheux 3 semaines. Le jour, ils étaient en manœuvre.
Dès le début de la guerre, quelques réfugiés arrivent de la Somme.
À Crèvecœur, il y a deux hangars à dirigeables. Ils partaient le soir quand il faisait nuit vers l’Allemagne et revenaient le lendemain matin.
La maison (10, rue principale) est en partie réquisitionnée. La salle à manger est elle, réquisitionnée par les officiers (capitaines, commandants, colonels). Il y a deux ou trois cuisiniers bretons, qui ne parlent pas bien français : Lemoine, Lechaud et Lecorps. L’un des deux était maître pâtissier sur un paquebot. Des chambres étaient réquisitionnées dans diverses maisons pour eux dormir.
Quand les troupes montaient au front, elles arrivaient à l’entrée du village à la chapelle, en rang quatre par quatre, au pas. Elles traversaient tout le village avec la musique en tête. Tous les habitants allaient voir à leur porte. L’officier était à cheval en tête.
Quand ces troupes redescendaient du front, il y avait moins de monde et elles étaient accompagnées de camions ambulances pour les blessés.
Il y a eu l’intervention des Annamites qui ont creusé et monté une deuxième ligne de chemin de fer sur la coulée verte.
Ils étaient constitués de Chinois et d’Indochinois. Ils étaient logés dans des baraquement aux 8 journaux avant le pont de Catheux (À la fin de la guerre, ces baraquements ont servi de camp de prisonniers allemands). Ils venaient chercher de l’eau à pied, avec une cuve et un cheval dans les fermes de Catheux. Ils avaient leurs vêtements d’origine et leurs chapeau plat.
Lors de l’hiver 1917, ils ont eu très très froid. Lors de l’attaque des Allemands en avril1918, tous les jeunes hommes de 17 ans sont mobilisés à Beauvais.
Le jour de l’armistice, les 10 et le 11 novembre 1918, on a arraché les betteraves à vache pour les ramener aux 8 journaux. Il passait beaucoup de train. Puis vers 11 heures, le 11 novembre, un train est passé recouvert de drapeaux français. On a entendu les cloches qui sonnaient. On a su que l’armistice était signé et que la guerre était terminée